La FeBISP appelle à une réforme de la politique d'activation des chômeurs.

Il faut réformer la politique d'activation des chômeurs pour mettre en place une réelle politique d'accompagnement. C'est en substance la conclusion d'une note que la FeBISP a envoyé aux ministres de l'emploi !

Intitulée « Accompagnement et suivi actif des chômeurs : du parcours d'insertion au parcours d'obstacles », cette note présente les conséquences négatives de cette politique sur les demandeurs d'emploi d'une part et le travail de OISP d'autre part.

La politique d'activation, les acteurs de terrain en parlent

La FeBISP fédère de nombreux opérateurs d'insertion socioprofessionnelle (OISP) à Bruxelles (Missions Locales, centres de formation, ateliers de formation par le travail,...). Ses membres aident, chaque jour, les demandeurs d'emploi bruxellois peu qualifiés à trouver du travail via des actions d'orientation professionnelle, des formations et de l'accompagnement. En tant que professionnels de l'insertion socioprofessionnelle, ils sont confrontés quotidiennement aux problèmes engendrés par la politique d'activation des chômeurs. Une note détaillée, disponible dans son intégralité sur notre site, expose les répercussions négatives de cette  politique sur les demandeurs d'emploi et sur le travail des OISP.

DES EXIGENCES INADAPTEES VOIRE CONTRE-PRODUCTIVES

Au moyen de plusieurs outils, au rang desquels figure le contrat d'activation, l'ONEm impose aux demandeurs d'emploi qu'il juge trop peu actifs de réaliser certaines démarches au risque de se voir privés d'allocations de chômage. Mais, de l'avis des membres de la FeBISP les exigences de l'ONEm sont souvent inadaptées et nuisent même parfois à l'insertion socioprofessionnelle des demandeurs d'emploi ! Obligations irréalistes, difficultés inconciliables d'organisation entre vie privée et vie professionnelle, mauvaise circulation de l'information... les dysfonctionnements qu'engendre cette politique sont nombreux. Entre autres exemples, citons le cas de Madame Lara C incapable de suivre les formations imposées par le facilitateur parce qu'elle ne trouve pas de places en crèches pour ses enfants ou encore de Monsieur Dominique P. obligé par son contrat d'activation de se renseigner pour une formation dans le domaine de la sécurité alors que n'ayant pas de casier judiciaire vierge, il n'y sera jamais accepté...

PAS ASSEZ DE MOYENS POUR GARANTIR UN ACCOMPAGNEMENT DE QUALITE

La politique d'activation a également entraîné une augmentation significative du nombre de demandeurs d'emploi qui se tournent vers les opérateurs d'insertion socioprofessionnelle. A titre d'exemple, le nombre de personnes inscrites  auprès des Missions Locales a augmenté de 20 à 50% entre 2004 et 2007. Malheureusement, le subventionnement des opérateurs d'insertion socioprofessionnelle n'a pas augmenté dans la même proportion. Résultat, une situation dont sont victimes autant les demandeurs d'emploi que  les OISP : délais d'attente trop longs pour les uns et surcharge de travail pour les autres. Mais surtout, le travail des professionnels de l'insertion tend à se modifier ! Il ne s'agit plus d'accompagner une personne dans un parcours d'insertion mais de l'aider à préserver son droit aux allocations de chômage en répondant aux exigences de l'ONEm.

PASSER D'UNE POLITIQUE D'AGITATION A UN REELLE POLITIQUE D'ACCOMPAGNEMENT !

La FeBISP appelle à une réforme de la politique d'activation selon quatre axes de travail :

  • Séparer clairement les fonctions de contrôle et d'accompagnement des demandeurs d'emploi en supprimant, entre autre, le contrat d'activation de l'ONEm. Le rôle de l'ONEm est de vérifier que le demandeur d'emploi cherche du travail mais pas de déterminer quelles démarches il doit effectuer pour y arriver.
  • Clarifier la complémentarité entre les Missions Locales et les antennes d'Actiris. Les agents des antennes d'Actiris doivent retrouver un rôle d'accompagnement et assurer eux-mêmes des actions d'aide à la recherche d'emploi.
  • Accroître les capacités d'action des OISP pour garantir un accompagnement de qualité. Exiger des demandeurs d'emploi de suivre des formations ou autres actions ne fait qu'accroître les listes d'attente si le volume de ces actions reste inchangé.
  • Accroître la création d'emplois durables et de qualité. L'activation des chômeurs n'a de sens que si il existe du travail en suffisance. Or, actuellement à Bruxelles, c'est loin d'être le cas.

Le détail des propositions se trouve dans la note du 17/03/2009

POUR EN SAVOIR PLUS...

N'hésitez pas à prendre contact avec nous au 02/537 72 04 ou par mail à l'adresse secretariat@febisp.be