SOMMAIRE DE L'INSERTION 87
Un projet du gouvernement fédéral soumis avant sa chute, prévoyait une nouvelle segmentation des demandeurs d'emploi basée sur leur distance par rapport au marché du travail : les demandeurs d'emploi très éloignés du marché du travail. Même si le Gouvernement fédéral est en affaires courantes et que les réflexions sur le sujet sont à l'arrêt, l'idée, elle, semble gagner du terrain... A l'heure où certains mettent en cause les principes mêmes de la solidarité, il semble important pour la FeBISP de se battre aussi pour que le contenu de la sécurité sociale ne soit pas vidé de sa substance, ni dans son fondement, ni dans son application.
La situation de notre pays évolue au gré des soubresauts de l'économie mondialisée, des politiques européennes et pour le moment, de la « suspension » institutionnelle au niveau fédéral. Crise financière, reprise de la croissance, crise pétrolière en vue suite aux révolutions dans certains pays arables, catastrophe humanitaire au Japon avec ses conséquences inéluctables sur le monde globalisé...
Si l'emploi connaît un léger mieux depuis quelques mois, la situation reste fragile et le nombre de personnes sans travail est toujours d'une ampleur intolérable. Nous avons déjà traité ces questions à diverses reprises et sous différents angles dans notre magazine. Nous y revenons en abordant dans notre dossier la question délicate de l'accompagnement des demandeurs d'emploi via la problématique de la « segmentation ». Ce sujet a fait la une de l'actualité en Wallonie, il y a quelque temps. Nous l'aborderons avec un éclairage sur les pratiques en vigueur dans les trois régions. Comme vous le lirez, des approches parfois très différentes, mais influencées par une même logique dans l'air du temps : individualiser au maximum le soutien aux demandeurs d'emploi.
C'est bien là que la question du traitement social du non-emploi structurel se pose : comment la société responsabilise, soutient et accompagne les demandeurs d'emploi sans les stigmatiser et sans les rendre responsables d'un manque chronique de poste de travail ?
Que ce soit en insertion socioprofessionnelle ou en économie sociale d'insertion, nous sommes en permanence aux cœurs de ces questions. Nous en sommes des acteurs reconnus et nous sommes partiellement porteurs des ces politiques. Mais il nous semble important de garder une capacité d'analyse critique en se basant sur la pratique quotidienne et sur les valeurs de société que nous voulons promouvoir. Dans ce contexte, trop souvent, le point de vue des personnes concernées n'est pas suffisamment pris en compte par rapport aux réalités complexes qu'elles rencontrent. Mettre les personnes au centre des préoccupations est une condition essentielle pour favoriser des politiques d'emploi réellement gagnantes pour tous...
Au-delà de cette importante question de fond que nous abordons dans le dossier de ce numéro, celui-ci est aussi particulier : vous le lirez dans une nouvelle formule que nous avons voulu plus claire, plus agréable à parcourir tout en gardant le même canevas.
Nous espérons que ces modifications contribueront à augmenter l'intérêt que vous portez à notre revue !
Bonne lecture,
Pierre Devleeshouwer