SOMMAIRE DE L'INSERTION 115

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En ce mois de mars, un léger parfum de printemps commence à poindre…Enfin !

Et un léger parfum de campagne électorale se fait lui aussi sentir…Déjà ?

Et oui, un tour de chauffe en octobre 2018 pour les élections communales avant d’aborder dans un an le triptyque régional, fédéral et européen…

Campagnes, programmes, mémorandum, élections, négociations, coalitions, accords de coalition, déclarations gouvernementales : le vocabulaire ad hoc qui sommeillait depuis quelque temps va se réveiller et prendre au fil des mois de plus en plus de place.

En tant que fédération bruxelloise de l’insertion socioprofessionnelle et de l’économie sociale d’insertion, nous ferons entendre notre voix pour assurer à ces deux secteurs leur place dans le paysage de l’insertion.

Et sur deux points concernant le secteur de l’ISP, nous avons des questionnements existentiels.

L’Europe votera le 26 mai 2019 dans 27 pays. Un pays de moins que la dernière fois.
Un pays de moins, quel que soit le point de vue que l’on peut avoir sur la décision du peuple britannique, c’est pragmatiquement plus ou moins 10 milliards d’euros de contribution financière en moins pour le budget européen. Cela aura des conséquences significatives sur les Fonds structurels, dont le Fonds Social Européen. Comme vous le savez, le FSE soutient de manière significative les politiques d’emploi et de formation en région bruxelloise.
Pour le secteur de l’ISP, ce cofinancement représente 23% des moyens publics dont le secteur dispose pour mener à bien ses missions.

Si ce budget devait diminuer significativement pour Bruxelles, c’est un secteur entier qui serait en grande difficulté. Plus de 850 travailleurs permettent chaque année à plusieurs milliers de travailleurs sans emploi particulièrement éloignés du marché de l’emploi de s’orienter, d’être accompagnés et de se former. Il faudra donc que les instances bruxelloises prennent leurs responsabilités pour assurer le maintien de ce dispositif, dont on ne nous cesse de confirmer que c’est un maillon essentiel dans les politiques d’emploi et de formation.

Le maintien, c’est essentiel, mais le redéploiement, c’est encore mieux au regard des besoins encore très nombreux dans notre région, même si une embellie économique et les politiques emploi/formation commencent à avoir des effets positifs sur l’emploi. Prévu dans l’accord de gouvernement de la Cocof, prévu dans le Plan de formation 2020, alors que la législature arrive tout doucement dans sa dernière ligne droite, nous n’avons pas encore vu assez d’avancées concrètes, en dehors des appels d’offres visant à doubler l’offre de formation en alphabétisation. Le secteur est prêt à relever le défi de renforcer l’offre de formation pour contribuer à la réussite du Plan. Mais encore faut-il qu’il y ait la volonté politique et les moyens financiers pour soutenir cet effort. Beaucoup de choses ont été déjà faites et lancées dans le cadre de ce Plan et nous ne pouvons que nous en réjouir.

Nous ne pouvons qu’espérer que le secteur de l’insertion socioprofessionnelle pourra prendre toute sa place pour répondre encore mieux aux défis de la formation et de l’emploi en région bruxelloise.


Pierre Devleeshouwer
Directeur de la Febisp