LE PARCOURS DE CATHERINE LEMOINE

Catherine Lemoine est de nationalité française, elle arrive à Bruxelles à 23 ans avec en poche un Diplôme Universitaire de Technologies (DUT) de Documentaliste-bibliothécaire.

Elle commence par faire des petits boulots d'appoints : du ménage, de la garde d'enfants, du secrétariat dans une agence matrimoniale et finit par se présenter spontanément au journal Le Soir pour travailler bénévolement au service documentation . Son but est d'activer ses compétences et d'éviter que son diplôme ne perde de sa valeur. Le chef du service concerné de l'époque est compréhensif, il est lui aussi passé par une période de chômage et est sensible à son dynamisme. L'équipe de bibliothécaires (que des hommes) est au départ réticente : « l'arrivée d'une femme dans le service fait l'effet d'un cyclone ». Mais au fil du temps, Catherine prend ses marques et se fait apprécier. Elle y travaille bénévolement à temps partiel en fonction de ses heures journalières de pointage.

En 1986, elle apprend par un ami que le

cherche une secrétaire pour un remplacement de 3 mois à temps partiel, Le Soir enchaîne et l'engage pour l'autre mi-temps. L'objectif des formations au Casi-Uo est de viser une remise à niveau des personnes pour leur permettre ensuite de s'orienter vers des formations au

. À cette époque, tout est plus souple. Catherine en vient à donner des cours de français langue étrangère à des petits groupes d'Italiens maîtrisant un peu ou pas du tout la langue.

Au Casi-Uo: l'ambiance est bonne, jeune, dynamique. Travailler avec les plus faibles est déjà la règle du centre et encore aujourd'hui cela reste son fil conducteur en tant que formatrice. Elle s'implique dans le projet du centre qui se professionnalise et propose aujourd'hui 4 formations qualifiantes dans les secteurs de la bureautique et de la technique informatique. Et en 1989 alors que le journal Le Soir est prêt à l'engager à plein temps, elle accepte la même proposition au Coften. Suite au remplacement d'une formatrice malade pendant une semaine, elle se découvre un vrai plaisir à former. Sylvana Panciera qui est la directrice, accepte de lui confier le poste de formatrice en français à temps plein à condition qu'elle se forme. En 1991, elle reprend donc des études et obtient une licence en « Pratiques et politiques de formation » à la FOPA (Faculté ouverte pour adultes de l'UCL). Depuis, elle a suivi les modules « Législation pratique en rapport avec l'insertion sociale et professionnelle » et « Didactique spéciale de la formation professionnelle » à l'Institut Roger Guilbert en 2004. Et en 2007, elle est diplômée de l'Institut Bateson à Liège en « Thérapie brève (approche systémique) ». Actuellement, elle a le projet de démarrer une activité de thérapeute.

Elle aurait pu être infirmière, assistante sociale, institutrice... Elle n'avait pas de vocation particulière mais son souci d'accompagner les gens avec respect dans leurs projets, de « réparer » les injustices l'ont poussée à travailler dans un milieu social. « Les stagiaires m'ont appris beaucoup. Certaines personnes sont d'une richesse incroyable. » Au fil du temps, elle a appris à lâcher prise, à respecter le choix individuel des personnes pour les accompagner là où elles veulent aller sans se substituer à leur responsabilité.