2012, EN ROUTE POUR LA REGULARISATION DU DISPOSITIF ISP
Vous avez dit Légo ? Vous pensez jeux de construction ? Vous vous souvenez de vot' pelleteuse, de vot' bétonnière en plastic coloré qui trônaient sur le tapis du salon... Et bien, oui ! Retrouvez juste l'espace d'un instant, ce plaisir à combiner des blocs, à trouver de nouvelles associations, à créer des chemins, à structurer un monde nouveau.Osez un retour en arrière avant d'ouvrir les yeux bien grands !
Ana Teixeira
Aujourd'hui, quelques années après, des « Européens » décident de construire des autoroutes, des chemins directs d'un point à un autre. Ils veulent fabriquer des passerelles et des ponts européens. Ils souhaitent un maximum de transparence sur les niveaux de formation et des engagements réciproques avec un maximum de visibilité sur le rôle de chacun. Ils ont installé des écriteaux, des pancartes, des signalisations et érigé des sommets. Des villes célèbrent leurs accords : Lisbonne, Bologne, Copenhague... Pensez société de la connaissance, transparence, équivalence et mobilité tant dans l'enseignement qu'en formation professionnelle.
C'est ainsi que très logiquement, cela s'est aussi mis en route chez l'opérateur régulateur public bruxellois. Et donc dans son escarcelle, des projets très pragmatiques pour réguler l'offre de formation et développer la mobilité des usagers. Il s'agit d'intégrer progressivement les enjeux de mobilité inter-organismes et inter-régions et de passerelles entre opérateurs.
Bruxelles Formation veut assurer aux demandeurs d'emploi un parcours efficace et économe en temps. Il veut rendre possible des choix définis au préalable et bétonnés pour de bon, bâtis sur des objectifs clairs et donc rassurants. Enfin, les usagers pourront faire la part des choses, entre les formations qui leur sont proposées pour s'engager dans des parcours de formation structurés en plusieurs étapes. Les itinéraires, à la carte, renforcent d'ailleurs la conviction générale que les apprenants doivent être libres de suivre leur parcours dans les meilleures conditions, dans les meilleurs délais, en renforçant leurs expériences et en capitalisant leurs acquis... Bruxelles Formation veut placer l'usager au centre de la démarche formative en vue de reconnaître ses acquis, de les capitaliser et de valider ses compétences. Le monde ambitieux de la formation professionnelle s'ouvre à tous, avec l'espoir, que plus de citoyens peu qualifiés pourront s'adapter aux exigences du marché de l'emploi et répondre à l'absence de main-d'œuvre qualifiée récurrente dans certains secteurs d'activité.
Pour permettre aux usagers de circuler d'un pays à l'autre, d'une région à l'autre, d'un opérateur à l'autre, d'une formation à l'autre, il faut à tout prix éveiller les consciences locales sur la nécessité de participer à l'évolution du système global, à l'ère de la mondialisation. Pour une société en crise, dans laquelle l'emploi fait défaut, il est urgent d'axer les apprentissages sur des compétences professionnelles, reconnues par tous (les opérateurs de l'enseignement et de la formation professionnelle, le secteur et les entreprises, les partenaires sociaux) et établir qui fait quoi par rapport à une même grille d'interprétation.
C'est ainsi que très logiquement donc, Bruxelles Formation souhaite à ses partenaires de mieux se comprendre, en bons voisins. À cette fin, il propose un langage univoque que tous peuvent utiliser avec la conviction qu'un chat est un chat... Il n'est plus question de comparer des pommes et des poires ! Des référentiels existent pour que tous les opérateurs de formation puissent identifier leurs objectifs de formation, se référer à la même définition du métier et utiliser la même terminologie pour en parler. Dès à présent, nous savons tous qu'un métier est un ensemble d'activités qui mobilisent des compétences qui se déclinent en ressources qui elles-mêmes requièrent des savoirs, des savoir-faire et des savoir-faire comportementaux. Il est primordial d'utiliser un langage et des référentiels communs pour définir les niveaux de formation et valider les acquis d'apprentissage.
Le défi est grand mais pour 2012, Bruxelles Formation veut aboutir à un dispositif, structuré et logique... Son ambition est d'assurer une articulation et une cohérence de l'offre de formation en veillant à préserver la richesse et la diversité des pratiques pédagogiques. C'est ainsi que très logiquement, son objectif est de construire ensemble ce nouveau paysage de la formation professionnelle. Il a préparé le terrain et invite à présent les OISP à apprivoiser sa « logique qualité ». Pour Bruxelles Formation, même si la route est longue, elle en vaut néanmoins le détour.
Comment cela se traduit dans le dispositif ISP ?
Légo, Légo, vous avez dit : « Arrêté de partenariat, cahiers des charges, référentiels de compétences, programmes de référence, programme de formation, objectifs de formation, démarche référentielle, savoirs, savoir-faire, savoir-faire comportementaux, approche par compétence et... enfin conventions de partenariat des OISP avec Bruxelles Formation ».
Autrement dit, en rappel, les balises du dispositif ISP : l'arrêté 2002 n°147 fixe les modalités de mise en œuvre des actions. Bruxelles Formation, en tant que gestionnaire-régulateur de l'offre de formation professionnelle à Bruxelles, conclut des conventions de partenariat en exécution des cahiers des charges adoptés de 2002 à 2004 qui renvoient eux-mêmes à des programmes de référence. C'est ainsi que les OISP doivent, par conséquent, rédiger leur programme de formation à partir du programme de référence relatif au métier visé dans leur formation. Le programme de référence est pensé comme un outil favorisant les passerelles entre les opérateurs. Il est censé apporter une véritable réponse aux questions de fluidité et de cohérence des parcours des usagers. Bruxelles Formation a également rédigé « Le Guide méthodologique - programme de référence » qui devrait aider les OISP dans ce travail. Ce « guide du routard » entre les mains, les OISP ne devraient plus rencontrer de difficultés à se conformer aux attentes de l'opérateur public de formation professionnelle.
Bruxelles Formation précise, par ailleurs, que dans l'attente d'un programme de référence par métier pour tous, les OISP sont déjà tenus de se conformer au modèle proposé dans le Guide. Plusieurs principes engendrent donc une nouvelle organisation du dispositif ISP.
Il s'agit dorénavant de traduire les compétences en termes de comportements observables (ce que l'usager sera capable de réaliser à l'issue de sa formation et les compétences qu'il aura acquises). Ces comportements se traduiront en un ensemble de ressources (savoirs, savoir-faire et savoir-faire comportementaux) mobilisés dans une épreuve d'évaluation.
En amont, la préformation vise les compétences préparatoires définies comme prérequis professionnels nécessaires à l'entrée en formation qualifiante (FQ) alors que la FQ vise les compétences-clés minimales à acquérir en vue d'atteindre le seuil d'emploi défini par le Consortium de validation des compétences. Les prérequis nécessaires à l'entrée en formation qualifiante sont par conséquent les objectifs de formation visés en fin de préformation (lorsqu'elle existe).
L'évaluation des acquis de formation aboutit à un résultat qui se traduit sous la forme de compétences acquises ou non acquises. Cela signifie que les critères sont toujours exclusifs, c'est-à-dire que l'épreuve est réussie si tous les critères sont satisfaits.
C'est ainsi que d'une part : les situations d'évaluation proposées devront répondre aux normes fixées (des normes fidèles et valides pour un résultat le plus objectivé possible) et que d'autre part : les acquis évalués positivement à l'issue d'une action de formation seront automatiquement reconnus par d'autres opérateurs (OISP ou non). Bruxelles Formation a pris le temps de consolider ses assises avant de les soumettre à ses partenaires, mais il devra maintenant prendre le temps de se concerter avec la FeBISP et ses membres afin que le dispositif proposé réponde aux besoins spécifiques du public ISP.