SOMMAIRE DE L'INSERTION 86

Le coeur de ce numéro est consacré à la Charte que les membres de la FeBISP ont adoptée et signée en juin 2010. L'occasion de rappeler les valeurs sur lesquelles se base le travail de la fédération et de ses membres. La rubrique "Sur le Vif" aborde deux chantiers importants : le projet de la nouvelle ordonnance d'économie sociale d'insertion et l'accord non-marchand. On y fait également le point sur le SFMQ et l'on revient sur la 14éme journée d'étude de la FeBISP. Un reportage vous emmènera au coeur de l'événement Rallye des langues 2011 organisé par Bruxelles Formation qui a invité les OISP bruxellois. Vous découvrirez également les impressions du Ministre de la Formation professionnelle, Emir Kir lors de sa visite dans trois OISP, membres de la FeBISP. La rubrique "Allo Bruxelles, Allo la terre" offre un regard décalé sur la crise politique belge. Et enfin, "Le coin de l'employeur" fait le point sur les rémunérations alternatives.

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La déclaration de politique générale de la Région prône « un investissement massif dans la formation des demandeurs d'emploi et des travailleurs » et la mise en place d'un « dispositif personnalisé de suivi et d'accompagnement des demandeurs d'emploi ». Dans le même ordre d'idées, la déclaration de politique générale de la Cocof constate que, « confrontée à un taux de chômage très important couplé à des exigences toujours plus élevées en termes de qualifications, notre Région doit se donner les moyens d'améliorer la formation des bruxellois et en particulier des moins qualifiés. Cela signifie qu'il faut continuer à investir dans l'enseignement et la formation professionnelle en étroite articulation avec les objectifs régionaux en matière d'économie et d'emploi », tout en reconnaissant à cet égard « le rôle essentiel que jouent les acteurs du non-marchand dans le maintient du tissu social ».

Nos secteurs devraient donc être renforcés. Pourtant, la réalité quotidienne est bien différente puisque nous assistons à une fragilisation de nos asbl, de nos publics et de nos travailleurs.

La politique d'activation fédérale associée au contrat de projet professionnel régional sont autant de mesures qui ont des impacts néfastes sur les secteurs de l'ISP et de l'ESI. Les flux auxquels doivent faire face les travailleurs de nos secteurs sont en nette expansion et le travail social risque de perdre son sens et son efficacité pour se transformer peu à peu en travail purement administratif. Parallèlement, nous sommes face à une érosion des moyens financiers et à une complexification administrative. De plus, les décisions d'octroi de financements trop tardives, les retards chroniques pour le versement des avances et des soldes de subventions, les contraintes de gestion administrative excessives sont autant d'obstacles à la bonne tenue des actions. Concrètement, le temps de travail consacré à la gestion est exponentiel et « dévore » le temps qui devrait être consacré aux actions elles-mêmes. Aujourd'hui, de nombreuses associations sont mises à mal et risquent d'être placées en liquidation : obligation d'utiliser des lignes de crédit avec à la clé un surcoût important dû aux intérêts, retards de paiement de l'ONSS et du précompte professionnel, impossibilité de payer à temps les salaires et les fournisseurs etc.

Face au puzzle administratif et institutionnel bruxellois, les opérateurs doivent remettre plusieurs dossiers de demandes et de justificatifs pour répondre aux exigences des différents pouvoirs subsidiants qui ne « s'emboîtent » pas toujours harmonieusement. Ce manque de coordination entrave une gestion « souple » de la nouveauté et de l'innovation et entraîne potentiellement des « pertes en cascade ».

A ces difficultés sociales, administratives et financières s'ajoute le sentiment de n'être qu'insuffisamment concerté par les différents Ministres et administrations concernés, alors que différentes réformes qui touchent profondément au travail des secteurs de l'ISP et de l'ESI sont aujourd'hui en cours. Les associations pensent pourtant avoir une réelle expertise à apporter et s'interrogent sur cette absence de débat démocratique sur d'importantes questions de société. L'ensemble de ces raisons nous ont poussés, le 14 décembre 2010, à battre le pavé bruxellois. Malgré le froid, nous étions plus de 450 personnes à dire aux politiques que cette situation ne peut plus durer. Cette prise de position découle des constats quotidiens et se base sur la Charte de la FeBISP adoptée et signée par l'ensemble de nos membres lors de l'AG du 7 juin. La rédaction de la Charte a demandé un grand investissementde la part de l'équipe et des membres. Notre nouvelle Charte explicite clairement les valeurs et principes de l'ISP et de l'ESI et définit les mandats de notre fédération. Nous en faisons largement échos dans ce numéro.

Bonne lecture.