Les priorités politiques et les réalités du terrain: contradiction et parcours d'obstacles

La manifestation des secteurs de l'ISP et de l'ESI a mobilisé, le 14 décembre 2010, plus de 450 participants (chiffres donnés par la police elle-même) !
La délégation a été reçue par chacun des Cabinets visités, à savoir les Cabinets Kir, Cerexhe, Picqué et Doulkeridis.

Les secteurs de l'insertion socioprofessionnelle et de l'économie sociale d'insertion sont présentés comme les acteurs clés pour remettre les demandeurs d'emploi « éloignés du marché du travail » dans la course à l'emploi. C'est vrai et les gouvernements bruxellois et de la COCOF en font une priorité. Nous relevons le défi mais à une condition... Disposer du temps nécessaire pour les accompagner et limiter le temps passé à courir après l'argent promis par les pouvoirs subsidiants !
Sur le terrain, travailler dans ces secteurs relève du parcours d'obstacles qui met en péril le bon fonctionnement et la gestion des associations ainsi que les conditions de travail des opérateurs.

Nous dénonçons :

- des décisions d'octroi de financements trop tardives,
- les retards chroniques pour le versement des avances et des soldes de subventions,
- les contraintes de gestion administrative excessives (dossiers de demande et de justification multiples pour une même action, contraintes de justification des dépenses ingérables).

Concrètement, le temps de travail consacré à la gestion est exponentiel et « mange » le temps qui devrait être consacré aux actions elles-mêmes. Les cumuls des retards dans les subventions mettent les associations en réelles difficultés financières avec des conséquences très concrètes : obligation d'utiliser des lignes de crédit avec à la clé un surcoût important, retards de paiement de l'ONSS et du précompte professionnel, impossibilité de payer à temps les salaires et les fournisseurs etc.

Nous demandons :

1. la concrétisation d'un véritable dossier unique de demande et de justification (ISP) ;
2. la prise en compte par les pouvoirs subsidiants comme dépenses admissibles des frais liés aux lignes de crédit (actuellement plusieurs centaines de milliers d'euros sont "offerts" aux banques (ISP) ;
3. des décisions d'octroi de financement coordonnées faites sur base d'un calendrier clair et de critères transparents (ISP et ESI) ;
4. le versement des subventions suffisamment à temps (80% durant le premier trimestre concerné et les soldes au début du dernier trimestre de l'année suivante) (ISP et ESI);
5. des règles de justification de subventions claires et tenant compte des réalités de terrains (ISP et ESI).

Les avancées des dernières semaines, relatives aux liquidations des fonds FSE, n'ont pas suffit à rassurer les associations. Dès lors, la FeBISP a lancé un appel à la manifestation qui a mobilisé les deux secteurs en butte au même genre de difficultés.

Plus de 450 personnes étaient au rendez-vous le mardi 14 décembre 2010 sur la place Rogier, à Bruxelles !

Le cortège est passé par les cabinets des ministres Kir, Picqué, Doulkeridis et Cerexhe où une délégation a déposé à chacun les revendications des deux secteurs. Objectif : rappeler aux pouvoirs publics que s'ils veulent faire de l'emploi une priorité, ils doivent permettre aux professionnels des secteurs ISP ET ESI de se concentrer sur leur mission centrale via des conditions de financement et de gestion stables et prévisibles !